Comprendre et agir, pour et avec les jeunes » pour devise. Créer les conditions pour renouveler l’action envers les jeunes comme objectif principal, l’Institut Bertrand Schwartz lancé lors de la journée nationale des missions locales mardi 4 octobre est une initiative de l’Union nationale des missions locales (UNML). Son objet : l’insertion sociale et professionnelle des jeunes.

« Le fait de porter le nom de Bertrand Schwartz a une fonction symbolique, significative : s’inspirer de son action et s’inscrire dans sa continuité implique pour l’institut une certaine façon d’agir », a déclaré Gérard Sarazin, son bras droit pendant toutes ces années, chargé du discours d’introduction de la création de l’Institut en lieu et place de celui qui fut délégué interministériel à l’insertion professionnelle et sociale des jeunes en difficulté.

« Bertrand Schwartz c’est celui qui il y a trente ans a proposé en conclusion de son rapport la création des missions locales [1]. C’est celui qui a concrètement monté les premières missions locales sur le terrain et conçu la première tête de réseau (…) En acceptant de donner son nom, il doit bien espérer quelque part que les interventions de l’institut sauront s’inspirer de cette volonté de changement de comportement. »

En gestation depuis 2010, l’Institut est destiné à devenir un centre de ressources pour capitaliser les recherches, les actions et les expériences du réseau des missions locales, un centre d’observation, de recherche sur l’insertion sociale et professionnelle des jeunes, et aussi un organisme de formation. Il est doté d’un conseil scientifique et pédagogique composé, notamment de jeunes, de chercheurs, de représentants du monde économique, de partenaires, de personnalités qualifiées, de présidents et professionnels des missions locales.

Il a retenu 5 principes d’action :

• Penser l’insertion sociale et professionnelle des jeunes dans sa complexité et sa globalité

• Écouter les jeunes et s’assurer qu’ils trouvent leur place dans les interventions de l’Institut

• Soutenir l’approche territoriale et réaffirmer le rôle des acteurs locaux

• Comprendre et favoriser les conditions de l’innovation et de l’action au plus près des jeunes et des territoires

• Concevoir la recherche sans la dissocier de l’action en impliquant l’ensemble des acteurs.

Et trois axes d’actions :

• Les « rencontres » de l’Institut Bertrand Schwartz : des débats interdisciplinaires, inter-associatifs et interinstitutionnels réguliers qui seront suivis de la publication d’actes. Ils doivent permettre les échanges et la visibilité de l’Institut.

• Le « labo » : en partant d’actions et d’expérimentations projets portés ou associant des missions locales une commission composée de partenaires et d’évaluateurs identifiera les thèmes sur lesquels capitaliser ou poursuivre l’innovation.

• La « formation ». Une commission interdisciplinaire accompagnera la mise en place et le suivi d’actions contribuant à la formation aux métiers de l’accompagnement et à l’insertion sociale professionnelle à partir du suivi des travaux des « rencontres » et du « labo ».

Doté d’une enveloppe de 50 000 euros provenant de l’UNML, il pourra être abondé par d’autres organismes. Il sera officiellement ouvert le 10 novembre prochain avec la mise en place d’une assemblée constitutive.

« En choisissant d’appeler cet institut Bertrand Schwartz vous avez mis la barre haut et cela porte à une certaine exigence pour être à la hauteur » a commenté Martin Hirsch, ancien Haut commissaire aux solidarités actives. « Je pense qu’on a besoin que l’interaction entre l’ensemble des missions locales et l’Institut produise, et produise vite. » Il estime qu’il y a dans les missions locales des actions et des projets en action pouvant être capitalisés assez rapidement et que l’Institut pourrait en labelliser certaines « Institut Bertrand Schwartz » expliquant les actions, leur efficacité et les effets qu’elles produisent. « Ce sont des choses urgentes et précieuses » a-t-il conclu, se félicitant que l’Institut se mette déjà au travail.

Voir le film de ML prod « Portrait Schwartz et Sarazin ou la naissance des Missions Locales » projeté en introduction.

[1] 1981 : L’Insertion des jeunes en difficulté rapport remis au Premier ministre selon lequel la remise en jeu économique et sociale des jeunes ne peut se faire sans une large collaboration de l’ensemble des forces sociales et la participation des jeunes eux-mêmes. Il propose la création de missions locales, sous la forme d’une équipe pluridisciplinaire, pivot d’un dispositif d’animation au plus près des jeunes, devant coordonner les efforts et appliquer le principe de la discrimination positive.

Le 6 octobre 2011, par Béatrice Delamer