► 18 associations sélectionnées pour leur dispositif d’aide à l’intégration professionnelle des réfugiés

Muriel Pénicaud, ministre du Travail, a rencontré le 28 janvier les 18 lauréats de l’appel à projet sur l’insertion professionnelle des réfugiés, financé par le Pic [3] et doté de 16 millions d’euros. Il permettra de former 6 000 réfugiés.

« Pour faciliter l’insertion de 300 000 réfugiés, nous avons voulu un appel à projet qui donne carte blanche au tissu associatif, qui permette d’expérimenter grâce à un conventionnement sur trois ans, et qui impose d’agir à plusieurs », explique la ministre. Les projets devaient avoir une ambition d’expérimentation ou de changement d’échelle, et une démarche partenariale, renforçant les coopérations existantes, avec une dimension territoriale. Ils devaient proposer des actions d’évaluation des compétences, de formation, des parcours vers l’emploi. « 18 projets ont été sélectionnés sur 50 déposés, 12 régions sont couvertes, mais il y aura d’autres vagues de financements, assure la Muriel Pénicaud, l’enjeu est de toucher tous les publics – qualifiés, non-qualifiés, dans les zones urbaines comme rurales, et de répondre aux besoins des entreprises »

Formations

Beaucoup de projets proposent des formations sur les compétences de base et la langue française (Emmaüs Solidarité). Mais aussi des formations à la métallurgie (pôle formation UIMM [4]), au BTP (Association Vitalis dans la Creuse), aux métiers agricoles. Média Formation(76) va développer, en lien avec des entreprises, la valorisation et certification des compétences transverses. La maison de l’emploi du Grand Nancy accompagne des jeunes femmes réfugiées en service civique. Action emploi réfugiés va poursuivre son action d’aide au projet professionnel et de formation linguistique et technique. Défi emploi à Brest va renforcer son action de parrainage et de rencontre avec des entreprises. Humando, du groupe Adecco, qui a travaillé avec l’Afpa sur la formation de réfugiés, a été sélectionné pour son projet de plateforme « Horizon ».

Parrainage

Également lauréat, le programme Kodiko organise le parrainage de réfugiés par des salariés volontaires du même secteur d’activité. « Il y a un accompagnement collectif, par promo de 25 réfugiés, coachés pour la recherche d’emploi, et d’autre part un accompagnement individuel par un salarié, que nous formons, et qui rencontre le réfugié deux fois par mois et lui ouvre son réseau  », explique la responsable. Kodiko a accompagné 250 binômes en deux ans, à Paris, Tours et Orléans, avec 50 % de taux d’insertion dans l’emploi après six mois. Marcos Alcasam, réfugié syrien arrivé en 2016, était ingénieur pétrolier : « Ici j’ai fait un Master 1 Environnement à Cergy, puis un Master 2 Éco-construction. Grâce à Kodiko et à mon binôme salarié de Total, j’ai trouvé un contrat d’alternance à Saclay en pyro énergétique ». Autre exemple : une directrice artistique syrienne, parrainée par un salarié d’Havas, un ex-directeur de banque au Bangladesh parrainé par une salariée de la Société générale. Ezéquiel était pharmacien au Rwanda : « Comme je ne peux pas exercer ici, mon binôme, salarié chez Sanofi, et les soirées speed-meeting organisées par Kodiko, m’aident à trouver des pistes pour me réorienter. En attendant, j’ai trouvé un emploi d’opérateur de conditionnement chez Sanofi, en intérim ».

  Notes
   [1
Plan d’investissement dans les compétences
   [2
Union des industries et métiers de la métallurgie
   [3
Plan d’investissement dans les compétences
   [4Union des industries et métiers de la métallurgie

Le quotidien de la formation – Mariette Kammerer  –  29 janvier 2019