"Pour évité sa…", le Projet Voltaire propose un service en ligne d’entraînement à l’orthographe qui séduit aujourd’hui quelques trois millions d’utilisateurs. De quoi se constituer une belle base de données sur les Français et l’orthographe : « la plus grande du monde » selon les auteurs de la seconde édition du Baromètre Voltaire. Avec une question centrale à la clé : « quelle est l’incidence de l’orthographe sur l’employabilité ? »

S’agissant de l’état des lieux de notre rapport à l’orthographe entre 2015 et 2016, sachez tout d’abord que les femmes devancent les hommes de 3,5 points (45 % contre 41,5 %) pour ce qui est de la maîtrise des 140 règles d’orthographe les plus courantes. Peut-être faut-il y voir un rapport avec le sérieux qu’elles mettent à combler leurs lacunes. Car le Baromètre Voltaire est formel : « les femmes sont plus persévérantes dans leur remise à niveau », avec seulement 33 % des hommes qui sont arrivés au bout du dernier niveau d’entraînement contre 41 % des femmes. Sur le plan géographique, le rouge ne manquera pas de montrer au front des résidents des Pays de la Loire : heureux héritiers du beau langage avec l’Angevin Joachim du Bellay qui composa en 1549 « la deffence et illustration de la langue françoyse », ils ne s’en font pas moins coiffer sur le podium des régions ayant obtenu le meilleur score au Certificat Voltaire [4] par le Languedoc-Roussillon.

60 % des 60 000 CV reçus chaque année rejetés en raison d’erreurs
Si l’esprit de compétition est en soi une motivation tout à fait amusante, y aurait-il néanmoins une autre raison que celle de cesser de se faire humilier par sa voisine pour tenter de progresser ? À n’en pas douter oui, si l’on en croit les conclusions de la thèse de Christelle Martin-Lacroux sur l’importance de l’orthographe lors d’un recrutement [5] : il y aurait ainsi trois fois plus de risques d’être rejeté par un recruteur pour un dossier de candidature avec des fautes d’orthographe lexicales ou grammaticales, ce risque existant dès la première faute relevée. Et attention, il semblerait qu’il ne serve à rien de redoubler d’efforts pour le seul dossier de candidature : 71 % des recruteurs qui se renseignent en ligne sur les candidats déclarent que les fautes d’orthographe sur les réseaux sociaux jouent en leur défaveur [6]. Selon l’Apec citée par le Baromètre Voltaire, 81 % des entreprises considèrent l’absence de maîtrise de l’orthographe comme un obstacle pour retenir la candidature d’un cadre. Surtout, la thèse de Christelle Martin-Lacroux retient l’idée que la maîtrise de l’orthographe est bien un facteur pertinent de sélection en ce qu’elle serait liée « à celle plus générique de compétence rédactionnelle », « à la performance professionnelle de façon directe ou indirecte » et à la « réussite en formation ».
Avec 21 586 candidats en 2015, le Certificat Voltaire est encore loin des quelques centaines de milliers de TOEFL ou TOEIC passés chaque année en France. Mais attention, la croissance observée sur cinq ans – + 1 525 % entre 2010 et 2015 – semble témoigner d’une prise de conscience. À noter que le site www.projet-voltaire.fr l’assure dans ses réponses aux questions fréquentes : « le Projet Voltaire est tout à fait éligible au compte personnel de formation (CPF) ».

•    Baromètre Voltaire, Les Français et l’orthographe, 2ème édition, juin 2016 : format PDF- 777 ko
Notes
[1] Comme le TOEFL (Test of English As a Foreign Language) ou le TOEIC (Test of English for International Communication) pour l’anglais, le Certificat Voltaire propose un examen permettant de revendiquer un score attestant de son niveau en orthographe.
[2] Thèse de doctorat en sciences de gestion, université de Toulon, Laboratoire Groupe de recherche en management, octobre 2015.
[3] Source RégionsJob 2013, citée par le Baromètre Voltaire.
[4] Comme le TOEFL (Test of English As a Foreign Language) ou le TOEIC (Test of English for International Communication) pour l’anglais, le Certificat Voltaire propose un examen permettant de revendiquer un score attestant de son niveau en orthographe.
[5] Thèse de doctorat en sciences de gestion, université de Toulon, Laboratoire Groupe de recherche en management, octobre 2015.
[6] Source RégionsJob 2013, citée par le Baromètre Voltaire.

Auteur : Nicolas Deguerry – 30 mai 2016

 

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