Omar Osman ne parlait pas un mot de français il y a deux ans. Obligé de fuir la Syrie en guerre et, après un long périple, le jeune de 21 ans a débarqué le 24 avril 2017 à Nancy. Et, depuis, il a fait des progrès étonnants : « J’ai vite appris grâce à la MJC Lillebonne où je travaille avec mon cousin Mohamed », explique Omar dans un français impeccable. « On est à l’accueil et j’anime aussi des activités pour les enfants. »

Diplôme de compétence en langue

Car Omar et Mohamed sont les premiers réfugiés à bénéficier d’une expérimentation unique en France, lancée l’an dernier : offrir un service civique aux jeunes sous protection internationale pour leur permettre une meilleure intégration grâce à l’apprentissage de la langue et de la société. Leur contrat avait même été signé le 16 juillet 2018 par Alain Regnier, délégué interministériel chargé de l’accueil et de l’intégration des réfugiés, venu spécialement à la préfecture de Nancy. Depuis, 11 autres réfugiés sont en service civique dans la métropole. Une réussite. Mercredi dernier, la Direction départementale de la Cohésion Sociale (DDCS54) leur a d’ailleurs remis un diplôme de compétences en langue. Omar en est fier : « A la MJC, je rencontre énormément de monde chaque jour. Tous sont adorables avec moi et m’aident. C’est comme une famille ici ! »

Apprentissage en mécanique auto

Le directeur Yves Colombain est aussi ravi de cette expérimentation : « On a vu Omar et Mohamed progresser, changer. Tous deux nous ont apporté enthousiasme, envie de découvrir, bonne humeur. » Il ajoute : « Quand ils sont arrivés, ils ignoraient qu’un lieu comme notre MJC pouvait exister. Leur regard a modifié notre manière de travailler. Et, par eux, on a touché du doigt le drame syrien, la question des migrants, la dureté d’une décision qui consiste à quitter sa famille, son pays… » Grâce aux 580€/mois du service civique, Omar loue un studio. À la fin du contrat, il aimerait décrocher un apprentissage en mécanique auto. Le même métier qu’exerce son père, resté dans la Syrie en guerre.

Corinne BARET – L’Est Républicain – Edition Nancy Ville – 10 juin 2019