Le CNFPT veut mieux former les agents de catégorie C

« S’il est une catégorie qui été positivement impactée par la loi du 19 février 2007 relative à la fonction publique territoriale, c’est la ’’C’’. Si l’on s’en tient au seul aspect quantitatif, les agents de catégorie C souffraient d’un large déséquilibre avant l’arrivée de cette loi puisqu’ils “consommaient” moins de 40 % des journées de formation du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) alors qu’ils représentaient 78 % des salariés de la fonction
publique territoriale 
 ». C’est l’un des constats que fait l’étude demandée par François Deluga, président de
l’organisme public de formation sur « le développement de la formation pour les agents de catégorie C ».

Selon l’étude réalisée par Jean-Claude Lenay, secrétaire national de l’Interco-CFDT et membre du conseil d’administration du CNFPT et publiée le 15 avril 2013, en 2011, les agents de catégorie C représentaient 66 % du total des jours de formation de l’organisme alors qu’ils constituaient 76,4 % des salariés, soit un écart de -10,4 % contre -35,8 % en 2007. Une telle progression, qui, selon le rapporteur, est un «  rééquilibrage en “trompe-l’oeil” », tient
surtout à l’obligation, pour les stagiaires, de suivre une formation d’intégration de 5 jours sous peine de ne pas être titularisés. Cinq ans après, la loi du 19 février 2007 dont l’objectif de était de « construire un parcours de formation
pour chaque agent de catégorie C
 », en passant la loi, d’un concept de “formation imposée” à celui d’un “parcours de formation tout au long de la carrière dont chaque agent a en principe la maîtrise”, n’aurait pas été atteint.

En effet, « le caractère obligatoire de certains dispositifs de la loi de 2007, oblige à réfléchir à la question de la formation pour l’ensemble des agents d’une collectivité  », écrit Jean-Claude Lenay. Qui précise qu’ «  il n’est pas certain que les formations de professionnalisation soient construites dans une logique de parcours » et que « certains dispositifs, notamment ceux qui pourraient permettre de travailler sur les trajectoires individuelles des agents en valorisant leurs expériences [bilan de compétences, congé de formation professionnelle, reconnaissance de
l’expérience professionnelle et validation des acquis de l’expérience] restent marginalement utilisés, voire identifiés
 ».

De nombreux freins
L’étude relève plusieurs freins, qui détournent les agents de catégorie C des formations professionnelles, notamment :
la mobilité/proximité des lieux de formation et des lieux de travail,
  l’offre de formation et les modalités de formation,
le rapport à la formation (peur, motivation et intérêt, perte de temps, crainte d’un retour à l’école…)
  les contraintes familiales et les difficultés personnelles,
les coûts,
l’information sur l’offre (difficulté d’accès à Internet pour consulter le catalogue, absence de catalogue),
la charge, l’organisation du travail et l’environnement professionnel,
les conditions d’emploi (fait d’occuper une fonction à temps non complet).

Trois axes de recommandations
Pour Jean-Claude Lenay, le développement de la formation pour les agents de catégorie C repose notamment
sur l’employeur (les collectivités), qui « a un rôle majeur à jouer pour donner le sens et définir la stratégie générale
de la politique de formation ». Il repose également sur les encadrements de proximité, qui « jouent principalement
le rôle de relais d’information
 », par exemple en faisant circuler le catalogue duCNFPT. Il est donc sur la nécessité
de bien informer les agents sur l’offre de formation, leur donner envie de « continuer à se former », et « lever
les obstacles pratiques et matériels
 ».

Le rapporteur fait une série de recommandations organisées autour de trois axes :
– Créer ou renforcer des dispositifs de formation tout au long de la vie,
Renforcer les coopérations et le faire-ensemble sur des sujets communs entre les collectivités, leCNFPT et les
  centres de gestion (CDG) de la FPT,

Poursuivre les évolutions de l’offre de service du CNFPT en direction des collectivités

Ces propositions viennent en écho à certaines propositions d’adaptation formulées, en septembre 2012 par
François Deluga dans le cadre de la poursuite de la décentralisation de son organisme. Elles rejoignent aussi
celles du rapport d’information au Sénat d’Octobre 2012 sur « La formation des responsables locaux un enjeu
pour nos territoires 
 ».

Actualité de la formation – le 02 mai 2013, par Knock Billy